Rentrée 2017 – Playlist des plus belles sorties de l’été
Rentrée 2017 – Non à la grisaille !
Afin de prolonger l’été le plus longtemps possible, voici une playlist qui réunit les plus belles sorties estivales y compris des extraits d’albums à sortir prochainement. Histoire de vous donner le plein d’énergie pour affronter cette rentrée 2017 ainsi que la grisaille automnale.
Été 2017 – Les plus belles sorties
Mr Jukes – God First
Qui est donc ce mystérieux Mr Jukes? Qui se cache derrière ce pseudo? Fin du mystère, il s’agit de Jack Steadman membre du Bombay Bicycle Club groupe anglais d’Indie rock actuellement en période de break. Il en a donc profité pour lancer son projet personnel qui se concrétise par ce God First. Une œuvre éloignée de l’univers du groupe puisqu’il s’aventure dans des contrées soul/groovy. Chef d’orchestre, compositeur, chanteur, choeur, musicien, sideman, quel est son rôle sur cet album? Peut-être qu’il est un peu tout ça à la fois.
Si c’est des étoiles dorées que provient la rosée d’argent (titre 7), c’est une pluie d’étoiles qui illuminent cet opus : les De la Soul sur Leap of faith poursuivent leur démarche entamé sur and the anonymous nobody. Sur le même morceau le chanteur de reggae Horace Andy nous prouve encore (cf la collaboration avec Massive Attack) que sa voix se prête merveilleusement bien à la sortie de piste r’n’b ou autre. Lalah Hathaway nous gratifie d’un refrain magnifique sur ce From golden stars comes silver dew. Il n’y a pas mieux que le soul man Charles Bradley pour incarner avec puissance le sentiment amoureux (Grant Green).
Mais, la plus belle des étoiles de God First c’est Lianne La Havas qui transforme tout ce qu’elle chante en vert et en or (référence à l’un des titres de l’album Blood sorti en 2015). Dans When your light goes out, sa voix se fond parfaitement à celle de Mr Jukes. Cet unisson d’apparence angélique se heurte à la cruauté du texte : métaphore du monde impitoyable de la critique, de la presse. De ce que la carrière d’un artiste ne tient qu’à un fil, de l’humeur du public qui, au moindre faux-pas, est prêt à se moquer (symbolisé par le na na na du refrain) voire vous anéantir.
When they find you kneeling down
It won’t be enough
They’ll just write you off
Avec God first, Jack Steadman réussit avec brio son incursion dans le monde de la soul. Il nous a concocté 10 confiseries groove savoureuses que l’on déguste sans modération. Pour écouter ou acheter God First ça se passe par là.
Damian Marley – Stoney Hill
Après une si longue absence (12 ans) le jamaïcain avait beaucoup à partager à en juger la densité de Stoney Hill.
Les 3 premiers titres sont teintés d’une certaine âpreté, par les rythmés saccadés, l’utilisation du jargon jamaïcain et le phrasé toasté de Damian Marley. Nail pon cross (que l’on pourrait traduire par « clouer sur la croix ») met en garde contre les jugements et les critiques à la va-vite. Puis le dancehall/ragga laisse place à plus de chant, des chœurs plus présents, une basse plus ronde. La dureté des propos laisse place à des considérations plus spirituelles : l’estime de soi dans Living it up, l’inutilité de la guerre dans The struggle discontinues, l’appel à l’émancipation de chacun dans Everybody wants to be somebody, les effets positifs de l’usage de la marijuana (Medication en duo avec son frère Stephen Marley).
Damien Marley s’égare quelques instants avec hélas l’apparition de l’auto-tune sur Perfect picture, il se laisse à la frivolité sur Grown and sexy. Fort heureusement So a child may follow nous délivre de ce passage très peu à mon goût. On se délecte de cette dernière partie de l’album où la voix de l’artiste rappelle celle de son père, plus posée, plus douce sans pour autant abandonner ses revendications. Slave mill utilise la belle image du moulin pour déplorer l’esclavagisme moderne.
Dancehall, roots, raggamuffin, acoustique, textes traitant de différent thèmes léger ou plus sérieux, tout le monde peut trouver son bonheur dans Stoney Hill (à écouter ici).
Rentrée 2017 – Les albums dans le viseur de Flabbergastmuic
Naâman – Beyond (Big Scoop Records/6 octobre)
Son phrasé changeant, sa voix rauque et chaleureuse accompagnés d’une musique imprégnée de rythmes Hip Hop, ses duos avec des rappeurs (cf son freestyle avec Biglo & Oli sur les ondes d’une radio commerciale autoproclamée 1er sur le rap mais qui se nomme SkyROCK) ou d’autres chanteurs de Reggae, Rays of Resistance, l’album précédent du diéppois, réussit idéalement le pont entre ses deux mondes. Mais il ne faut pas le résumer à cette seule prouesse. C’est un album à prescrire contre la dépression grâce à toutes les énergies positives et la bonne humeur qu’il procure. Et cet effet reste intact même après plusieurs écoutes.
Avec Beyond le chanteur semble vouloir élargir son lexique musical avec une ouverture sur les caraïbes comme en témoigne la présence du marimba sur Simplicity. On espère que simplicité ne sera pas synonyme de simpliste mais de positivité évoqué sur I’m alright.
Visitez le site officiel de Naâman là
Julien Baker – Turn out the lights (Matador Records/27 octobre)
Triste…mais beau…mais triste…mais tellemambo…mais tellement triste…voilà ce qu’on se dit quand on écoute Julien Baker pour la première fois.
Sa voix et sa guitare, rien de plus, il ne faut rien de plus à la chanteuse, musicienne, compositrice pour occuper l’espace et nous convaincre de l’écouter religieusement. La jeune originaire de Tennessee nous hypnotise par son sens de la mélodie et son son de guitare nébuleux. Une des révélations 2015 avec son premier album Sprained ankle, elle nous avait gratifié de deux inédits (Funeral pyre et Distant solar system) en tout début d’année. Avec Appointments, le premier extrait, elle nous démontre que c’est une auteure à part entière, qui aime confier ces introspections. Nous ne manquerons pas le rendez-vous de la sortie du son second album le 27 octobre prochain.
Turn out the lights est en pré-commande ici
Yusuf – The Laughing Apple (Decca/15 septembre)
Cat Power, Beck, Angus et Julia Stone, Tori Amos, Ibeyi, Bootsy Collins, Courtney Barnett & Kurt Vile pour ne citer que quelques uns, cette rentrée 2017 nous promet d’être magnifique et excitante en matière de sorties musique. Le 15 septembre 2017 est une première grosse étape avec le nouvel album, The Laughing Apple, de la légende de la folk Yusuf/Cat Stevens.
Après a 50 ans de carrière les premiers extraits démontrent qu’il a gardé sa naïveté, son âme d’enfant mais aussi son incroyable talent de conteur. Mary and the little lamb est la jolie petite histoire d’un agneau qui conquiert l’amour de la bergère Mary à force de patience et d’une fidélité à toute épreuve. L’émotion communicative qui se dégage de sa voix est également restée intacte.
Pour commander The Laughing Apple ça se passe ici.
Sans plus attendre voici la playlist!
Également disponible sur Deezer, Spotify, Youtube.
Bonne rentrée 2017!