Playlist Divines Divas 2 dédiée intégralement aux femmes
Playlist Divines Divas 2
Bienvenue dans les méandres de ma sérendipité musicale de ces 2 dernières années avec cette playlist Divines Divas 2.
Une playlist peuplée de parolières hors normes parmi lesquelles il faut citer Regina Spektor et son texte poignant sur les rapports hypocrites que l’on entretien avec Dieu (Laughin With, plage 11). Courtney Barnett, une des révélations 2016 en tant qu’auteure, notamment sur ce Pedestrian At Best (track 10) dans lequel elle prend le contre-pied d’un succès grandissant. Klô Pelgag et sa poésie enchanteresse, véritable bouffé d’air frais dans le paysage musical . Sans oublier le militantisme féministe, symbolisé ici par l’hymne de Queen Latifah – U.N.I.T.Y (I bring wrath to those who disrespect me like a dame). Hymne malheureusement retentissant aujourd’hui car bien des combats sont encore à mener pour le droit des femmes.
De voix qui me donnent la chair de poule, d’artistes dont j’adhère, les yeux fermés, à la quasi intégralité de la discographie : Viviane Audet, Mina Tindle. Mais la divine diva de toutes les divines divas, c’est Nai Palm. Elle surpasse les autres par l’émotion qu’elle me procure, l’admiration qu’elle suscite en moi. Quand elle chante, il se passe quelque chose de magique, d’unique et salutaire. J’espère vous convaincre avec cette toute récente vidéo.
De chanteuses caméléons, celles qui peuvent tout chanter ou presque, la hollandaise Janne Schra en est un bel exemple. Elle est aussi à l’aise sur de la pop, de la folk ou des morceaux plus jazzy. Karen O, des Yeah Yeah Yeahs, sait nous faire vibrer sur des chansons délicates (cf. son duo avec M.Ward qui figurera sur le troisième volet de la playlist Une femme et un homme) ou sur du rock ascendance punk ou les deux sur Body (plage 8).
De quelques jeunes pousses sur lesquelles je souhaite donner un coup de projecteur.
Cat Clyde : Le lynx d’Ontario
Imaginez-vous au beau milieu d’un paysage immaculé, une forêt de mélèzes laricins, des raquettes au pied, cramponné(e) au volant d’un skidoo ou transposé dans un saloon (Walkin Down The Road) accoudé(e) au comptoir à écouter le Honky Tonk Piano. C’est l’effet que procure la guitare slide, les balaies sur la caisse claire qui parcourent Heavy Castanets, le premier album de Cat Clyde.
La plage 6 de la playlist Divines Divas 2, Mama Said (au faux air de Where Is My Mind des Pixies) semble raconter un épisode déboussolant de sa vie : un déménagement subi étant enfant : Mama said, it’s gonna be a flight, We gotta pack our bags and go…Blues (Move Along), folk, country la voix de la canadienne se cale impeccablement en toutes circonstances et tient toutes ses promesses.
Angharad Drake – La sensation Folk de Brisbane
Derrière le titre attendrissant Baby se dissimule une amertume difficile à dépasser. Les dommages collatéraux d’une rupture sur l’organisme de la personne esseulée (Baby it’s a lonely place, In-between your love and your vanity, And when you said that you just needed space, Did you mean to go and ruin every part of me?).
Et derrière sa voix fluette Angharad Drake est une guerrière (Armour extrait de son dernier album Ghost) ou du moins elle essaye de s’en persuader. Elle a les balles sans avoir l’arme (Bullet). Son armure est fissurée mais ce sont ces fissures qui suscitent l’attendrissement. A entendre les refrains de Need Me et Honey In The Rock on se dit que les phrases simples sont les plus faciles à retenir, les plus faciles à s’incruster dans la tête.
Angharad Drake maîtrise l’art du refrain , la manière de l’amener, de le mettre en valeur, de le répéter ce qui rend sa musique si pénétrante, si intrusive.
Maya Huyana – La perle Soul de Californie
A l’instar d’Anderson.Paak, Maya Huyana est aussi à l’aise dans les phases chantées que dans les phases rappées. Elle manie cette double arme avec dextérité lui permettant ainsi d’assurer aussi bien les refrains que les couplets.
Avec son dernier album Rebirth sorti le 26 septembre dernier, elle nous propose une soul ensoleillée comme sur le titre éponyme dans lequel son rap est aussi duveteux que celui de Bahamadia. Parsemés de dialogues de films, des sons de vagues qui échouent sur les plages de Malibu, de chœurs planants (Rebirth), de xylophone (?) et de scratches (Come Here (Dreamin’)), cet album procure un plaisir intense.
Avec le son de clavier semblable au carillon à l’entrée des maisons jouant de la musique au gré du vent, Mayah’s Jam (titre 22 de la playlist) est une brise fraîche et légère, celle qui est bienvenue lors d’une forte chaleur dont on profite pleinement en fermant les yeux et en inspirant très profondément.
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Le futur, que nous réserve-t-il?
Mina Tindle est à l’affiche du Pitchfork Paris Festival le 2 novembre à La Villette le même jour que son mari Bryce Dessner, membre du groupe The National, est-ce un signe qu’un nouvel album est en préparation? Courtney Barnett sort très prochainement un nouvel album en duo avec Kurt Vile tandis que Karen O et les Yeah Yeah Yeahs font la promotion d’un documentaire sur les débuts du groupe concomitamment à la réédition de leur premier album Fever To Tell comprenant des inédits et raretés. Il en est de même pour Angel Olsen qui sortira Phases le 10 novembre, composé de raretés, face B et démos. Dans le même ordre d’idée, je vous reparlerai très prochainement de Needle Paw le premier album solo de Naï Palm du groupe Hiatus Kaiyote (à paraître le 20 octobre).
Ces divines divas on les aime plurielles : fragiles, fortes, dures, douces, auteures, compositrices, engagées, folles, inventives, poètes…