PILS : Par Ici Les Sorties – Vendredi 13 octobre 2017
En ce 13 octobre 2017, le choix de Flabbergastmusic se porte sur le duo Courtney Barnett & Kurt Vile, le rappeur Hex One et le bluesman Lucky Peterson.
13 octobre 2017 – Courtney Barnett & Kurt Vile – Lotta Sea Lice
Dans les bacs ce 13 octobre 2107, Lotta Sea Lice est né d’une belle histoire d’amitié intercontinentale, de respect et d’admiration mutuels entre l’australienne Courtney Barnett et l’américain Kurt Samuel Vile. La rencontre s’est faite lorsqu’ils ont été tous les deux programmés à un même concert. Elle lui a offert un vinyle de son dernier EP. Il a tout de suite été conquis trouvant Depreston, son titre préféré du dernier album de la chanteuse, beau et sincère. Quant à elle, l’un des premiers vinyles qu’elle a acheté est Smoke Ring For My Halo de son acolyte. Il a ensuite écrit une chanson pour elle Over Everything et elle a, pour sa part, écrit Let It Go. C’est ainsi que commence la genèse de Lotta Sea Lice. Il ressort beaucoup de complicité, de complémentarité dans ce duo comme on peut le constater dans le premier extrait ci-joint. Une complémentarité que l’on peut comparer à celle du duo que forment Jesca Hoop & Sam Beam.
Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit, tout un programme qui en dit déjà long sur l’état d’esprit de la musicienne : de l’auto-dérision, un sens du décalé et de l’humour. Ce premier album de la chanteuse, compositrice, auteure, musicienne est l’un des meilleurs albums de 2015 la révélant aux yeux du monde comme une grande auteure. Les titres Pedestrian At Best, An Illustration Of Loneliness (Sleepless in New York) ou Depreston (contraction de dépression et Preston) sont, comme le dit Kurt Vile, devenus instantanément des classiques.
Hex One – Words Worth A Thousand Pictures
Moitié du groupe Epidemic, Hex One se lance en solo et prend tout le monde à revers en décrétant que les mots valent autant que 1000 images (on a coutume de dire qu’une image vaut 1000 paroles). Il marque ainsi son attachement au texte à une époque où l’art de la rime est en déclin. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le rappeur n’est pas avare de mots. Doté d’une technique et d’un débit a faire pâlir une bonne partie des MCs de sa génération avec sa façon si personnel de jongler avec les mots, de leur donner un rythme, une dynamique incomparable sauf à se remémorer le flow du regretté Big L.
Giving you chills, the skills that I’m harboring is cancerous
Whenever spilling these lyrics a brick is what I smack you with
So fast you have to get a slow motion camera to capture it what
Si bien qu’il n’a pas besoin d’une présence excessive de guest-stars pour étoffer cet album tout juste s’est-il adjoint les services de Skyzoo sur le titre Peep The Steeze et de son compère d’Epidemic Tek-Nition sur le dernier titre de l’opus. Il a en revanche confié la production de ces 12 morceaux à plusieurs beatmakers, peu connus mais avec qui il a déjà travaillé antérieurement notamment sur le dernier album d’Epidemic, 4 Dimensions On A Paper. Une diversité de producteurs qui ne nuit pas à l’homogénéité de l’ensemble. Le saxophone des Crusaders popularisé par Queen Latifah (encore elle), la basse du Wildflower de Tarika Blue (samplée par J Dilla pour le Didn’t Cha Know d’Erikah Badu) sont les signes de leur appétence pour le son Hip Hop des années 90 et qui donne à Words Worth A Thousand Pictures un charme vintage qui ne déplaira pas aux Hip Hop Heads.
Lucky Peterson – Tribute To Jimmy Smith
Autre album attendu ce 13 octobre 2017 celui de l’hommage du bluesman Lucky Peterson à son mentor Jimmy Smith qu’il considère comme l’un des meilleurs organistes du monde.
Baignant dans le blues depuis sa tendre enfance grâce à son père chanteur, guitariste et tenancier d’un club de blues, il a cotoyé les plus grands comme Muddy Waters ou Buddy Guy. Connu pour son jeu de guitare, Lucky Peterson est également un organiste hors pair. Il a appris à jouer de cet instrument à l’age de 5 ans puis puis avec des professeurs prestigieux : Bill Doggett, Dr Lonnie Smith et Jimmy Smith lui-même. Les deux hommes se sont rencontrés lorsqu’il avait 17 ans, pour un partenariat qui va durer plusieurs années et qui se terminera logiquement sur scène.
Il reprend donc des classiques du répertoire de l’organiste comme The Sermon, The Champ et ne joue pour l’occasion que de l’orgue Hammond B3, l’instrument de prédilection du regretté musicien disparu il y a 12 ans. Comme la musique de Jimmy Smith, cet album se situe au carrefour du jazz, du blues, de la soul.
Un album quasiment instrumental excepté A Song For You de Leon Russell (rendu célèbre par le grand Donny Hathaway) et l’intervention d’Archie Shepp au chant et au saxophone sur la composition ci-dessous du guitariste/organiste dédié à Jimmy Smith.