Découvrez l’ébouriffante Viviane Audet
Née le 10 novembre 1981 en Gaspésie, Viviane Audet est une auteure, compositrice, musicienne, interprète et comédienne.
Jouer Wonder Woman à l’écran ne serait pas un rôle de composition pour elle puisque la québécoise arrive à mener ces différentes carrières de front.
La chanteuse a deux albums solos à son actif : Le Long Jeu et Le Couloir Des Ouragans (d’où le titre et la photo hein pour ceux qui ne suivent pas!).
Petit flash-back : j’ai eu vent (!) de l’artiste par l’intermédiaire de cette incroyable playlist réalisée par l’équipe de BRBR (prononcez Barbare) qui regroupe une mine de talents féminins originaires du Canada.
Dans cette playlist figure notamment le titre Le nombre dont je suis tombé en amour (comme on dit là-bas) :
Ce titre est extrait de son second album. Il démontre bien les talents de la belle aux yeux verts. Une chanson qui touche en plein cœur par la mélodie de piano, par la voix mais surtout par le texte : elle nous affirme que les sentiments amoureux ne relèvent pas du rationnel. Qu’ils ne sont pas une science exacte, c’est la raison pour laquelle, sans savoir pourquoi, parfois cela ne fonctionne plus :
par tout ce que l’on tient, par tout ce que l’on perd, on est ce qu’on devient, pas tout ce qu’on espère rien ne se perd tu dis tout se transforme et changer de quotient n’affecte pas la somme, si rien ne se perd pourquoi suis-je perdu si tout se transforme que somme-nous devenus…devenus
par tout ce que l’on craint, par tout ce qui demeure, on est ce qu’on retient, de nos erreurs,toute expérience doit être reproductible mais toute expérience n’atteindra pas sa cible et bien que déconstruites et bien que vérifiables certaines expériences sont inimitables…inimitables
par tout ce qui nous gagne, par tout ce qui nous vainc, on est ce qu’on témoigne, du genre et du nombre et en mal et en bien, toute expérience doit être reproductible mais toute expérience n’atteindra pas sa cible et bien que déconstruites et bien que vérifiables certaines expériences sont inimitables
je comptais sur toi et tu comptais pour moi mais l’alchimie n’est pas une science comptable rien ne se perd tu dis tout se transforme et changer la constante n’affecte pas la donne si rien ne se perd comment m’as-tu perdu si tout se transforme que sommes nous devenus? tu ne peux pas me couper je ne suis pas coupable j’ai beau puisé mon amour pour toi, pour toi est inépuisable, inépuisable, inépuisable, inépuisable, inépuisable.
Après des millions de chansons d’amour, traiter du sujet sans tomber dans la mièvrerie est une gageure. Viviane Audet y parvient avec justesse, sincérité et originalité que ce soit pour parler des échecs comme ici ou sur Tes petites pierres :
j’ai mis en boîte tes caisses de je t’aime, ton Maupassant, ton petit accent, tes milles photos, ton grand poème, mes cris du cœur, tes balles à blanc, je ne garde rien c’est inutile, je ne garde rien puisque je file
ou pour exprimer sa métamorphose au contact de l’autre sur Avant toi (mais aussi sur Je ne suis plus rien (dans tes bras) :
je savais pas que méthodiste pouvait être si désorganisé, je savais bien que l’intégriste finit par se désintégrer, je savais pas que l’occident était si désorienté, je savais pas que le bonheur s’apprend, avant toi x8… je savais pas qu’on devait rire lorsqu’on se fait remercier, je savais pas que pont qui brûle offre la chance d’aller nager, je savais pas que ce moment viendrait inévitablement, je savais pas qu’on pouvait espérer autant, avant toi x8
Le couloir des ouragans est le résultat d’un tournant dans la vie de l’artiste. Un moment clé où les rencontres tant personnel que professionnel vont aboutir à un épanouissement dans sa musique.
Sa participation au projet Mentana (groupe composé de 5 membres : elle, son mari et trois autres musiciens) va lui permettre d’amener ses compositions vers de nouveaux horizons. Le folk western qu’ils jouent ensemble est une musique qu’ils qualifient eux-mêmes de roots, enraciné, terrien. On retrouve les influences directs dans cet album notamment par l’utilisation d’instruments peu conventionnels qui lui confère une sonorité singulière et imagée.
Le banjolélé, accompagné par une rythmique imitant les pas d’un cheval nous emporte sur les plaines du Colorado sur Septante.
L’autoharpe sur Chu’rvenue fait penser au ukelele joué par Chan Marshall/Cat Power sur la reprise de Sea Of Love.
Parle encore, sublimée par la présence du Wurlitzer, est un composition piano/voix de pure beauté.
Toujours avec son mari Robin Joël Cool, lui-même multi-casquette, ils ont composé la musique de deux films : Gurov et Anna et Camion (par un heureux hasard le réalisateur Raphaël Ouellet était le voisin du couple). Ils ont reçu pour ce dernier le JUTRA (l’équivalent canadien du césar) de la meilleure bande originale de film.
Le premier LP Inland Desire de Mentana est sorti le 18 mars dernier. Sur cet album, c’est monsieur qui chante et raconte des histoires de cow-boys (j’aurai bien aimé qu’elle prenne le lead sur un ou deux morceaux mais bon…)
Voici 5 « tounes » pour vous convaincre d’aimer Viviane Audet.